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À Angers Jardin du Bout du Monde entre les pavés, des végétaux

Primé aux Victoires du Paysage dans la catégorie « Espace public urbain », ce réaménagement a permis de rendre cet espace emblématique du cœur de ville aux piétons et de le végétaliser.

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La Promenade du bout du monde de la ville d’Angers, seul point d’accès à la forteresse du château des ducs d’Anjou, a fait l’objet d’un réaménagement primé aux Victoires du Paysage 2018 dans la catégorie « Espace public urbain ». Le site, auparavant accessible aux voitures et majoritairement minéralisé — hormis la présence d’arbres — a été entièrement repensé par l’agence de paysage Phytolab et la ville d’Angers.

L’ambition de ce nouvel aménagement était de requalifier, par le végétal, avec un accès exclusivement piéton, cet espace emblématique du territoire angevin, haut lieu de promenade de la population locale et des touristes, avec plus de 200 000 visiteurs par an. « Le projet s’inscrit dans le cadre plus large de la Coulée verte, un programme phare du mandat en faveur d’une déminéralisation du centre-ville, depuis l’avenue Jeanne d’Arc jusqu’aux abords du château », précise Fanny Maujean, directrice Parcs, Jardins et Paysages de la ville d’Angers et d’Angers Loire Métropole.

Le projet, proposé par l’équipe de l’agence Phytolab (Nantes) et développé par la maîtrise d’œuvre de la ville d’Angers, s’appuie sur une conception sobre mettant en valeur le patrimoine historique et paysager. L’objectif est de dégager la perspective vers le château du roi René et la Maine, de conserver les arbres présents et de mettre en place un gradient de végétation depuis les abords immédiats du château vers les habitations privées situées de l’autre côté de la Promenade.

Un copilotage entre direction de la Voirie et direction des Parcs, Jardins et Paysages

L’originalité du projet tient dans la recherche et la mise en œuvre de techniques innovantes permettant l’installation pérenne d’une végétalisation entre les pavés diversifiée et adaptée au contexte (racines au frais, feuillage en situation souvent brûlante du fait de la réverbération, sécheresse). Cette démarche a permis notamment de mettre en œuvre un procédé de maintien des pavés par un système de cales polyéthylènes différenciées selon que la zone est circulable – accès aux propriétés privées riveraines – ou non. Elle s’est également attachée à développer un substrat spécifique. Pour le lit de pose des pavés, il se compose d’un mélange de 30 % de tourbe blonde et 70 % de terre végétale sablonneuse, sur fondation mélange terre/pierre. Il permet de s’adapter aux différences de profondeur des pavés entre eux. Pour les joints, le substrat comporte 50 % de sable de rivière (roulé) et 50 % de terre végétale sablonneuse désinfectée à la vapeur (destruction des adventices). Les travaux de nivellement ont été conduits avec une grande précision en particulier aux abords des arbres présents pour limiter tout risque de dégradation de leur système racinaire.

Le souhait des élus était aussi qu’Angers, berceau de l’horticulture française, puisse offrir une vitrine de son savoir-faire en la matière, en privilégiant des plantes produites localement. Pour cela, le lot fourniture de végétaux a été volontairement séparé du lot travaux paysager.

Cela a permis au groupement de pépiniéristes Plandanjou de fédérer plusieurs de ses producteurs adhérents pour répondre à l’ensemble de la demande, soit près de 6 000 végétaux et 128 espèces et variétés de vivaces, bulbes, graminées, arbustes… La palette végétale retenue est rustique et a été étudiée pour ne nécessiter qu’un entretien minimal. Elle a également été sélectionnée pour permettre une végétation graduelle avec des espèces tapissantes de différentes hauteurs jusqu’à des espèces arbustives, en l’occurrence des hortensias de la marque « Hortensia d’Angers Val de Loire ». Cette marque de territoire déposée par Angers Loire Métropole permet d’identifier les hortensias produits localement par les producteurs de l’association Hydrangea World Wide. Ils ont été implantés avec les apprenants du Lycée d’Angers Le Fresne. L’ensemble des plantations a nécessité un travaild’implantation de la part de l’entreprise de paysage Pierre Halopé, encadré par la direction Parcs, Jardins et Paysage et l’agence Phytolab. Afin d’assurer une bonne reprise, les zones plantées ont été protégées durant six mois par des ganivelles en bois. Un système d’arrosage intégré a été prévu pour permettre une bonne installation de la végétation, puis ultérieure pour un usage ponctuel afin d’éviter les risques de pertes irréversibles en cas de très fortes chaleurs. La reprise en gestion par la direction des Parcs, Jardins et Paysages de la ville d’Angers s’est effectuée à l’automne 2018.

Yaël Haddad

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